Accompagner l’enfant avec troubles du comportement en psychomotricité

Accompagner l’enfant avec troubles du comportement en psychomotricité

Aujourd’hui, je voudrais te partager quelques petites réflexions sur les troubles du comportement. Celles-ci découlent d’un colloque de deux journées hyper denses auxquelles j’ai participé dernièrement … sur le thème des troubles du comportement, justement! Celui-ci était organisé par Les Neurotransmetteurs, un collectif belge très actif dans la formation continue en santé mentale. Les orateurs invités étaient de qualité: Sébastien Henrard, Géraldine Maigret, Susana Rivas (association REACT), Isabelle Roskam, Marine Houssa et bien d’autres 👌🏻

Voici donc, en vrac et en résumé, ce que je retiens de leurs conférences :

De la nécessité de spécifier les troubles du comportement

Dire d’un enfant qu’il a un trouble du comportement, c’est comme dire qu’il a un trouble du neurodéveloppement. C’est-à-dire, oui, mais lequel? Car c’est très large! On peut se référer au DSM-V-TR (la version révisée de la 5e édition), une classification qui n’est certes pas parfaite, mais qui a le mérite de proposer un vocabulaire commun aux professionnels de la santé mentale.

On y trouve ainsi rassemblés les troubles du comportement dans la catégorie nosographique des troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites, avec pour sous-catégories :

  • Le trouble oppositionnel avec provocation (le fameux TOP dont on entend de plus en plus parler, notamment en association avec le TDA/H) ;
  • Les troubles des conduites ;
  • Le trouble explosif intermittent ;
  • La personnalité antisociale (une sous catégorie qui fait également partie des troubles de la personnalité) ;
  • La kleptomanie et la pyromanie.

Mais énormément d’autres troubles peuvent générer des difficultés ou des troubles du comportement, comme certains troubles neurodéveloppementaux, les troubles anxieux, les troubles de l’attachement pour n’en citer que quelques-uns. On parle alors de trouble secondaire.

🔍 La question du diagnostic différentiel est par conséquent inéluctable! Il s’agira surtout de spécifier le retentissement fonctionnel au quotidien pour le patient, car c’est ce qu’on prendra en charge.

La prise en charge comportementale

La prise en charge des troubles du comportement est à la croisée d’un triple accompagnement: celui des parents, celui de l’école et celui de l’enfant lui-même. Il s’agira d’informer l’entourage et les intervenants pour leur permettre de mieux comprendre et mieux accompagner l’enfant au sein de leurs milieux respectifs.

Chacun de ces leviers est limité par des facteurs tels que l’épuisement parental ou professionnel, et encore une fois, c’est l’évaluation qui permettra de cibler les leviers à actionner dans chaque situation particulière. Les facteurs connus qui prédisposent aux troubles du comportement sont à la fois génétiques et environnementaux en lien avec le tempérament, les vulnérabilités neurologiques et les particularités cognitives de l’individu. On parle d’épi-génétique!

L’âge d’apparition des symptômes est déterminant pour la trajectoire développementale: une apparition des difficultés de comportement dans la petite enfance sera plus défavorable, en l’absence de prise en charge adéquate de l’enfant. D’où la nécessité de repérer tôt et d’agir précocement! En matière de prévention, on trouve des programmes validés par la recherche, comme le programme INEMO développé en Belgique dans les écoles maternelles (tu trouveras tous les détails dans le wiki).

Intervention psychomotrice pour les troubles du comportement

Comme tu viens de le lire, ci-dessus, les leviers d’action concernent l’enfant, sa famille et son milieu scolaire. Il s’agira dès lors de déterminer quel levier actionner en priorité en fonction de la situation: quelle prise en charge aura le meilleur rapport coût/bénéfice pour cet enfant et son entourage?

En fonction de la réponse, tu pourras axer ta prise en charge sur :

  1. le renforcement du sentiment de compétence parentale et l’amélioration de l’ambiance familiale en proposant aux parents un programme d’entrainement aux habiletés parentales (PEHP) de type Barkley, Résistance non violente, PCIT… (selon tes formations continues) ;
  2. un renforcement des pré-requis fragiles ou déficitaires chez l’enfant, notamment les capacités d’inhibition, les compétences émotionnelles, la théorie de l’esprit et le traitement de l’information sociale (en séance individuelle ou collective) ;
  3. une intervention en milieu scolaire pour sensibiliser les intervenants scolaires, proposer des aménagements raisonnables ou améliorer la dynamique du groupe classe.


En résumé

En résumé, la prise en charge des troubles du comportement chez les enfants est un processus complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle. Il est crucial de prendre en compte les facteurs génétiques et environnementaux, d’intervenir précocement auprès des différentes personnes concernées, y compris l’enfant lui-même, pour améliorer la qualité de vie des enfants et de leurs familles.

  • Les troubles du comportement primaires font partie des troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites. Mais les troubles du comportement peuvent également être secondaires à un autre trouble.
  • La prise en charge nécessite une approche multidimensionnelle, impliquant les parents, l’école et l’enfant.
  • Une intervention précoce est déterminante pour une trajectoire développementale favorable.
  • Les programmes validés par la recherche comme INEMO peuvent être intégrés dans les écoles pour améliorer la prévention.

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