En discutant avec des jeunes mamans, j’ai remarqué qu’elles avaient un point commun : la reprise du travail s’approchant, elles se mettent à stresser. Et quand j’y repense, j’ai vécu la même chose avec mes deux enfants.
Ce stress, c’est l’appréhension de confier son bébé à quelqu’un d’autre.
Et quand il s’agit de la garde de notre bébé, tout un tas de voyants s’allument dans notre tête de maman. Inquiétude. Manque de confiance. Peur.
Est-ce qu’on va bien répondre aux besoins de mon bébé ? Est-ce qu’on va comprendre ce dont il a besoin ? Est-ce qu’on aura le temps de s’en occuper ? Est-ce qu’on pourra le rassurer ? Est-ce qu’il aura assez de lait ? Est-ce qu’il pourra s’endormir pour la sieste ? Est-ce que mon bébé ne va pas pleurer tout du long jusqu’à ce que je revienne ?
Souvent, la première personne de confiance à qui on confie son bébé … C’est sa Mamy.
Mais Mamy, par définition, ça fait longtemps qu’elle n’a pas eu à s’occuper d’un si petit bébé, non ?! Et puis, on ne fait plus tout comme avant, il y a des choses qui ont changé. Et si elle avait oublié comment faire ?
Voilà comment nos chères mamys endossent tout notre stress des premières séparations.
Cet article, et le podcast qui va avec, est dédié aux super mamys qui veulent s’impliquer dans la vie de leurs petits enfants et qui offrent de leur temps et de leur énergie pour les garder pendant que papa et maman travaillent. Vous êtes merveilleuses, on a tant besoin de vous.
Pour rassurer les jeunes mamans stressées que nous sommes, je vous invite à prendre connaissance de ces 5 mises à jours sur le développement de l’enfant et le maternage.
Écoutez cet épisode sur le podcast ⤴️
Et si vous préférez lire, voici le résumé :
1) Les bébés ne font pas de caprices
Eh oui, chère Mamy, ce temps où l’on croyait les bébés capables des pires machinations est désormais révolu.
Ce qui anime les bébés, ce sont des besoins vitaux et essentiels basés sur les sensations et les émotions qu’ils ressentent dans leurs corps.
Les caprices, eux, sont accessoires. Ce sont des envies soudaines basées sur des variations d’humeur.
Les bébés ne sont pas encore capables de produire des caprices. Ils n’ont pas encore acquis les pré-requis : s’orienter dans le temps, anticiper les conséquences de ses actes, comprendre les enjeux relationnels, imaginer des envies, construire un plan d’action pour les réaliser, …
2) Pas besoin d’endurcir les bébés pour les habituer
Chère Mamy, vous ne devez pas endurcir bébé pour le préparer à la vie et le rendre autonome le plus vite possible.
Le confronter à des situations difficiles pour qu’il s’entraine génère du stress. Et quand il y a stress, il n’y a pas d’apprentissages (ou du moins pas ceux qu’on espère).
Par exemple : en laissant un bébé pleurer dans son lit pour qu’il apprenne à s’endormir seul. Ce qu’il va apprendre, c’est qu’il ne peut compter sur personne quand il est en détresse, c’est qu’il doit subir son émotion aussi forte soit-elle en toute impuissance. Il va apprendre à avoir peur de la nuit, du coucher, à redouter ce moment. Il n’aura pas confiance pour s’endormir sereinement seul dans son lit. C’est donc un renforcement négatif.
On va plutôt chercher un renforcement positif qui permettra de renforcer la sécurité émotionnelle du bébé.
La sécurité émotionnelle qui fonctionne comme un réservoir : plus l’enfant vit des expériences et des situations dans un climat de sécurité, plus sa jauge de sécurité augmente, plus il peut s’appuyer dessus pour prendre des risques, essayer des choses, se confronter à l’inconnu. Car il a confiance en lui, il sait que son environnement est sans danger et que si besoin, il pourra compter sur un adulte bienveillant pour l’aider.
On va donc plutôt accompagner le bébé pendant l’endormissement. Ça lui permet de vivre le coucher comme expérience positive et sécuritaire, et donc d’apprendre à se détendre et à se rassurer pour s’endormir sereinement dans un environnement dans lequel il a confiance tout en se reposant sur la certitude que ses parents répondront présents en cas de détresse.
3) Les bébés ne font pas nos nuits
Chère Mamy, un bébé qui ne fait pas ses nuits, c’est normal.
Le sommeil, c’est comme la marche. Il y a des étapes. Il faut un temps.
Tout comme on attend pas d’un nouveau-né qu’il marche, on n’attend pas de lui qu’il soit capable de dormir 10-12h sans se réveiller, sans boire ou sans avoir besoin du contact rassurant de ses parents.
La structuration du sommeil dépend de la maturation du système nerveux et du contrôle hormonal. Pas de la quantité de lait dans le biberon du soir ou de la position sur le dos ou sur le ventre.
4) Il n’y a pas d’excès de maternage
Chère Mamy, un bébé qui est allaité, porté en écharpe et qui dort en cododo avec ses parents ne fera pas un coq-en-pâte, un enfant roi trop gâté.
Au contraire, c’est un bébé qui aura plus tard un niveau élevé de sécurité émotionnelle. Il aura donc confiance en lui pour s’éloigner, prendre son envol, explorer le monde, essayer, expérimenter, apprendre
Il faut s’attacher pour mieux se détacher.
Un bébé qui sait, en son fort intérieur, qu’il peut compter sur les adultes qui s’occupent de lui sera plus serein et plus explorateur.
5) Il n’y a pas d’urgence à assoir ou faire marcher les bébés
Chère Mamy, on installe pas un bébé dans une posture qu’il n’est pas encore capable de prendre tout seul.
C’est la base de la motricité libre.
Par exemple : on installe pas un bébé assis si quand il est sur le dos, il ne parvient à s’asseoir par lui-même en se retournant sur le ventre, en poussant sur ses bras pour se mettre à 4 pattes
Première raison : bébé doit recruter une force musculaire beaucoup trop élevée par rapport à ce qu’il est capable de fournir comme effort. Et s’il est tout tendu … ça veut dire qu’il n’est ni souple ni mobile.Or il doit justement apprendre à se mouvoir en souplesse pour parvenir à s’asseoir!
Deuxième raison : cela perturbe la progression naturelle de son développement moteur au détriment du ramping et du 4 pattes, des étapes essentielles.
En résumé
- Les bébés sont beaucoup plus immatures que ce qu’on ne le pense.
- Ils n’ont pas toujours les intentions qu’ont leur prête.
- Ils doivent tout apprendre, en expérimentant dans la sécurité.
- Ils ont aussi bcp de compétences, mais ça, je vous l’expliquerai dans un prochain article.
Et dans le cas d’un enfant avec un retard de développement psychomoteur dû à une hypotonie, êtes-vous d’accord qu’il faut le stimuler sur des compétences qu’il n’a pas encore ? Lui montrer quel chemin prendre pour effectuer un changement de position ?
En tout cas j’aime beaucoup ce que vous faites et vous expliquez très bien 🙂
Bonjour Marie, et merci pour votre petit mot. Effectivement je fais ici référence aux enfants ayant un parcours de développement « classique ». Les enfants présentant des caractéristiques atypiques devront comme vous le dites être stimulé en fonction de leur profil, par des professionnels spécialisés 😉
Bonjour jeune mamie je découvre votre article. Très intéressant et clairement expliqué et rassurant… Je ne suis pas totalement dépassée. Merci pour vos présentations. Sylvie
Chouette, je suis contente d’avoir un retour de jeune mamy 🙂
Bonjour Carole,
Bravo et merci pour ton travail. je suis très impressionnée par la clarté de tes propos. Je suis moi-même psychomotricienne, je connais ce dont tu parles mais ta présentation est si claire que ça va bien m’aider surtout pour parler aux parents!
bravo! merci!
en revanche, je ne trouve pas la vidéo…
Merci Stéphanie, ça me fait bien plaisir d’avoir un feedback de collègue. Pour recevoir la vidéo, il faut simplement entrer ton email dans le champ prévu et tu devrais recevoir le lien pour y accéder 🙂